Jeunesse de Solange Merceron-Vicat


Descendance de Louis Vicat (premières générations)

L'une des deux filles de Joseph Vicat, Suzanne, épouse Maurice Merceron. Le couple prend le nom de Merceron-Vicat. Il a cinq enfants, dont Solange et Henri, futur maire de Biviers (il lancera le syndicat des eaux de la Duy). Maurice Merceron-Vicat est un industriel éclairé. Il cherche à améliorer le sort des ouvriers et à mieux répartir les bénéfices ; il fonde des sociétés mutualistes et de prévoyance. Il fait partie de la grande tradition des entrepreneurs progressistes dauphinois comme André Chevalier ou Emile Romanet.

Il reste pourtant très paternaliste et prisonnier de son milieu social et religieux. Pour lui, la rétribution du capital passe avant celle du travail. Ainsi, les caisses mutualistes de secours qu’il gèrent sont fermées en cas de grève(1).

L’éducation de Solange (née en 1885) est imprégnée de ces idées, mais elle ira beaucoup plus loin. Adhérant aux mouvements de jeunesse chrétienne, elle lance des syndicats libres féminins. Tout en restant animée de la doctrine chrétienne, elle s’efforce de rechercher avec les patrons une collaboration en vue de garantir de meilleurs tarifs de travail [A. Buisson].


Le pape Léon XIII

Elle se range aux côtés de la pionnière Cécile Poncet de Voiron. Leur action est mal perçue dans les milieux bourgeois catholiques - donc le sien - mais elle est en accord avec le clergé et la doctrine de l'encyclique Rerum novarum de Léon XIII (1891). Les évêques de Grenoble soutiennent ces actions.

Alain Decaux(2) rapporte qu'à Mazamet en 1909, un cortège de femmes grévistes défile en chantant alternativement l'Internationale et le Magnificat...


1- Maurice Merceron-Vicat, disc. de réception à l'Académie delphinale (1890).
2 - Alain Decaux, Histoire des Françaises, libr. acad. Perrin, Paris, 1972.

 


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