Le domaine de Billeret. Félix Penet
(1820-1838)


Extrait du cadastre Napoléon de Biviers
En 1820, dans la première matrice du cadastre Napoléon, le mas de l'Essart devient domaine de Billeret et appartient à Félix Penet, homme d'affaires. Il descend d'ailleurs d'un procureur, Claude Reynaud et il est marié à Sabine Hache, la fille du célèbre ébéniste.

La propriété comporte 3 bâtiments ; l'un possède 18 portes et fenêtres, taxées à cette époque. Son revenu est évalué à 52 francs par an. Pour comparaison, le château de MontBives, avec 36 ouvertures, est taxé sur un revenu de 74 F. Billeret était donc une maison fort respectable.

Félix Penet était un personnage local important. Né en 1782 à l'Albenc, il avait été élève à l'Ecole centrale de Grenoble avec Stendhal (qui parle d'ailleurs de lui comme d'un minus habens). (1)

Le plan ci-contre a été redessiné d'après le relevé effectué par Carole Gauthier en 2000. Noter l'évolution de quelques voies, comme l'actuel chemin de l'Eglise. Sont cerclés, de rouge, le domaine de Billeret et, de jaune, la maison du maire Massu.


Ancien fourneau à griller le minerai
à St-Pierre-d'Allevard.

D'abord négociant, Félix Penet voulu relancer la sidérurgie à Allevard après son mariage avec Sabine Hache, fille du célèbre ébéniste et apparentée au patron des forges moribondes. Penet s’est alors associé aux Périer de Vizille, à Camille Tesseire et à la banque Giroud. En 1832, la société Félix Penet et Cie connaîtra des revers et Penet en sera évincé.

Il avait déjà changé son fusil d'épaule et s'était tourné vers la politique. Il sera maire de Grenoble et député (1830-1834). Il n'a probablement que très peu habité Biviers. Il vend le domaine de Billeret vers 1838 et meurt fort riche à Grenoble en 1850.

On sait de lui également que, durant sa jeunesse, il avait été un ami fidèle de Champollion le jeune et manifestait des idées très libérales. Plus tard, vers 1920, quand les frères Froussard, pédagogues libéraux qui avaient acheté l'ancien couvent de Montfleury pour y implanter un établissement scolaire moderne, avaient été obligés de le fermer sous la pression du préfet d'Haussez – et des bien pensants –, Félix Penet leur avait prêté, puis donné, la somme nécessaire pour éponger leurs dettes. On remarquera, sur sa tombe au cimetière St-Roch, la mention : Ce fut un homme de bien.


1 - La vie de Henry Brulard, chapitre 31.

Retour   Précédent   Suite