La période révolutionnaire


Tableau d'Alexandre Debelle (détail)
Le Parlement savait parfois se concilier le peuple et s’attirer ses bonnes grâces. Quand le conflit avec Louis XVI atteindra son paroxysme (refus répétés d’enregistrement), le roi exilera les parlementaires dans leurs terres où ils agiteront le peuple, lequel prendra leur défense. Ce sera la Journée des tuiles à Grenoble et le point de départ de la Révolution.

La situation se retournera bientôt contre les parlementaires. Beaucoup alors choiront d'émigrer, ce qui, ipso facto, entraînera la saisie et la vente de leurs biens pour couvrir l’effort de guerre.

Le premier président de l’époque, Amable de Bérulle, préféra se réfugier à Paris. Il y fut arrêté et guillotiné : il avait pourtant été porté en triomphe à Grenoble par le peuple 4 ans plus tôt. J-J. Vidaud de la Tour, seigneur de Montbives, ancien procureur du Parlement, s’était réfugié en Avignon ; il subira le même sort en 1793.

 
  On ne connaît pas la destinée de Jean-Baptiste de Raynaud, procureur depuis 1780. Défenseur des droits du roi, il devait être encore plus haï que les autres juges. Il n'a pourtant pas été guillotiné. Il est donc probable qu’il ait émigré et, s'il était biviérois, le domaine des Essarts a dû être saisi et vendu comme bien national ; mais nous n'en avons pas la preuve.

Autre possibilité : le domaine aurait pu à l'époque appartenir à la famille Hache. Le célèbre ébéniste trouva [ici] son inspiration (1). Les livres terriers de Biviers ne confirment pas ce changement de propriétaire. Mais les familles Hache et Raynaud étant parentes, l'ébéniste Jean-François Hache (1730-1801) a pu séjourner ici en ami.

1.Le Progrès dauphinois, 16 novembre 1961.

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